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Opinion


Assassinant de Norbert Zongo: L’Etat responsable, nous aussi

 

 

Norbert Zongo, Fondateur du journal L'Indépendant

 

 

 

Au lendemain du 13 décembre 1998, Newton Ahmed Barry écrit ceci : « Si l’Etat n’est pas coupable, il est quand même responsable » Cet écrit répondait, en effet, à la réaction du ministre de la justice d’alors Larba Yarga qui a essayé de « laver les mains de l’Etat »  Ce dernier avançait plutôt la thèse selon laquelle Norbert Zongo « a été victime d’une agression avec des agriculteurs » du fait que leur cohabitation  avec les animaux de son ranch ne serait pas bon enfant. D’aucun diront que c’est cette réplique qui a occasionné le divorce entre Ahmed Barry et l’Etat son employeur à l’époque. Il justifie ses propos par le fait que l’Etat est garant de la protection et de la défense de tous ses citoyens d’où qu’ils se trouvent. On comprend aisément la position du gouvernement dans la mesure où l’enquête indépendante d’alors menée par Reporter Sans Frontière implique des têtes bien placées du régime. Les manifestations qui ont suivi ce drame témoignent que c’est une affaire nationale. Ce qui signifie que tout le monde est responsable quelque part. De son vivant, Norbert Zongo « disait ne pas comprendre le silence des organisations politiques et de la société civile par rapport à son combat » selon le témoignage de Germain Nama. Cela signifie que ces organisations qui devaient servir de relai à ses écrits restaient plutôt muettes. «Le pire n’est pas la méchanceté  des gens mauvais, mais le silence des gens bien » ne cessait-il de dire. L’homme était laissé à lui-même et de ce fait « léger » devant un ennemi qui implorait le diable pour avoir sa peau. La presse ne peut soulever des montagnes (bien qu’elle soit considérée comme le 4e pouvoir) encore moins un seul journaliste tant que l’opinion publique, dont les organisations politiques et de la société civile, n’est pas forte  et active. Cette même attitude demeure toujours aujourd’hui comme une malédiction. Combien de fois la presse a dénoncé des cas d’injustice, de corruption, de malversation financière ?   Mais tout cela a été sans échos favorable au sein des populations. Que dire de « Moi-même » ? En tout cas, il y a beaucoup à dire ! Mais limitons nous à ce « cri de cœur » de l’homme auquel nous sommes restés sourds : « Supposons aujourd’hui que L’Indépendant arrête définitivement de paraître pour une raison ou une autre (la mort de son directeur, son emprisonnement, l’interdiction définitive de paraître, etc.) Nous demeurons convaincu que le problème David restera posé et que tôt ou tard, il faudra le résoudre. Tôt ou tard ! » In L’Indépendant N°274 du 8 décembre 1998. Cinq jours après, Henri Sebgo tombait sous le coup des balles assassines la plume à la main. Rien qu’un Héros. Et comme l’a si bien dit Thucydide  «Des hommes illustres ont pour tombeau la terre entière » Que ton âme repose en paix dans tous les quatre coins du Burkina !  

 

Basidou KINDA

 

 

 

 

 

 

 

 


24/12/2012
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