Commémoration du 1er mai : Quand les syndicats sont « jaloux » des Mercédès de la présidence du Faso
C’est dans un contexte de famine et de vie chère que le monde des travailleurs burkinabè en particulier de Ouagadougou a commémoré la journée internationale du travail marquée essentiellement par un meeting à la Bourse du travail de Ouagadougou. Ce 126e anniversaire de la « répression sauvage abattue par la bourgeoisie américaine sur les ouvriers de Chicago en 1886 » a été une occasion pour les travailleurs du Burkina de faire le tour de la situation internationale et nationale. Au plan international, la crise grecque a été un exemple pour illustrer « la crise du système capitaliste et impérialiste » dont toutes les initiatives visent à sauver le système « sans se préoccuper de trouver des solutions aux préoccupations des populations ». Ils n’ont pas manqué d’évoquer la situation au Mali qui serait la conséquence de la « débâcle » de la crise libyenne. Au plan national, les syndicats ont dénoncé un certain nombre de faits importants au regard de leurs conséquences sur le niveau de vie des populations. De ces évènements, ils ont dénoncé une contradiction au niveau de la présidence du Faso dont « l’achat de 5 Mercedes à près de 250 millions soit l’unité à près de 50 millions pour la présidence du Faso à un moment où on nous parle d’austérité et de réduction du train de vie de l’Etat et d’appel à la solidarité pour faire face à la famine qui sévit dans le pays. » La récente hausse des prix des hydrocarbures avec son lot de conséquences sur les prix des transports n’a pas échappé à la loupe des syndicats. « Le gouvernement a procédé en début avril à une augmentation de plus de 7% des prix des hydrocarbures (…). Déjà, les compagnies de transport interurbain et les taxis ont donné le ton avec des hausses des tarifs qui sont d’au moins 25% », déclarent-ils dans leur message. Les travailleurs trouvent du mêmes coup paradoxal que le gouvernement ait trouvé « des milliards, pas si longtemps, pour sauver BRAFASO et aujourd’hui il ne trouve que la poche du consommateur pour secourir une maison comme la SONABHY et dont les bénéfices colossaux engrangés pendant des années ont été gérés de façon opaque ». La journée du 1er Mai a été également une occasion pour les travailleurs de dénoncer la corruption qui selon eux a atteint un niveau critique et dont l’affaire Guiro serait la face indigne. « L’éclatement de l’affaire Guiro (…) a montré l’odieuse réalité de la corruption dans notre pays ». Dans la même cuvée de dénonciation, les syndicats par la voix de Blaise Augustin Hien, président du mois des centrales syndicales, ont exprimé leur inquiétude quant au bien fondé de l’augmentation du nombre des députés à l’Assemblée Nationale et la création d’un sénat dans le processus démocratique, et l’incidence que cela peut occasionner en termes de dépenses. « Si on peut douter de la contribution effective de ces nouvelles mesures au renforcement du processus démocratique, on est au moins assuré qu’elles vont coûter cher au budget de l’Etat ». Les travailleurs ont ponctué leur meeting de slogans du genre « augmentation du prix du riz, des céréales, ça suffit ! » ou encore « A bas les juges acquis ! » Tout cela dans une unité d’action syndicale (UAS) contre « les impôts et taxes injustes, la vie chère et l’impunité ». Auparavant, les travailleurs, regroupés au sein des différents syndicats, se sont rendus à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) remettre leur plate-forme revendicative au ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Soungalo Apollinaire Ouattara. Ce dernier les a reçu à bras ouverts et leur a promis de transmettre à qui de droit leurs préoccupations, tout en leur souhaitant bonne fête de travail. Notons que la plate-forme revendicative est axée sur cinq (5) grands points, à savoir : le pouvoir d’achat et des conditions de vie et de travail, l’éducation et la santé, les libertés démocratiques et syndicales, l’impunité et l’assainissement de la gestion de la chose publique et enfin les revendications en faveur des acteurs du secteur informel et des paysans. Pour obtenir gain de cause, ils prônent la solidarité dans la lutte. « Solidarité mes frères, mes sœurs ! Restons unis prolétaires. C’est l’union qui nous rend forts », ce sont des phrases d’une chanson entonnée lors du meeting.
Basidou Kinda
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