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18/03/2014
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13e édition du SIAO: L’opportunité des affaires

Du 26 octobre au 4 novembre 2012,  le salon international de l’artisanat de Ouagadougou  a mobilisé du monde venant de 33 pays dont le Japon, invité d’honneur. Cette 13e édition placée sous le thème « Artisanat africain et émergence économique » visait un développement de ressources susceptibles de contribuer à l'équilibre économique et socioculturel des pays à travers la promotion de l'artisanat. Ce fut l’occasion pour certains d’augmenter leurs chiffres d’affaires que d’ordinaire.

«Artisanat africain et émergence économique », le thème tombe à propos tant les gens profitent faire des affaires. Les parkers semblent tirer profit de ce SIAO. Devant la mairie de Bogodogo, Madi et ses frères ont pris un stand. A chaque arrivée d’un client, on vous pose la question suivante : «vous allez à la mairie ou au SIAO ?» Il suffit de dire SIAO pour qu’on te tende un ticket de 200f. Une somme qui n’est pas sans toucher la ire de certains visiteurs. « Payer 200f pour le parking, c’est un véhicule non ? » a lancé de façon véhémente une femme au parker Madi. Et d’ajouter « si je quitte ici aujourd’hui je ne vais plus revenir. C’est à cause même de mon étrangère sinon je n’allais pas venir » Elle était en effet, accompagnée d’une autre femme. Habibou Sawadogo, la quarantaine, renchérit : «Vous les parkers on vous ici à Ouagadougou. Vous profitez des occasions comme celui- là pour augmenter vos prix»  Le parker ne manque pas d’argument pour se défendre. «Pour prendre le stand pour faire le parking, il faut payer 100.000f. Quand les organisateurs passent pour réclamer leur argent, et que tu n’en as pas, ils prennent une moto. Donc ce n’est pas facile pour nous aussi » Il ajoute d’ailleurs : «Hier soir ils ont pris une moto chez mon voisin (parker en face) parce qu’il n’avait pas la somme à payer ». Toujours est-il que Madi et ses frères tirent leur épingle du jeu. «Comme ils n’ont pas encore pris une moto chez moi, je puis dire que ça va. » Son Chiffre d’affaire ? Sur une souche de tickets, Madi confie « avoir 20.000f. Ainsi, si on arrive à écouler deux (2) souches par jour, on a 40.000f. Ce qui peut permettre qu’en trois jours on puisse capitaliser l’argent du stand. Et le reste des jours c’est pour nous »

 Autre lieu, même réalité

Coté Est de la mairie de Bogodogo, Georges a établit son quartier général. Il s’intéresse plutôt aux véhicules. Mais lui ne semble pas séparer les visiteurs du SIAO de ceux de la mairie. D’où son manquement avec un client. Après discussion, on s’approche de l’homme qui nous dit ceci, l’air indigné: «Il me dit de payer 500f pour le parking, j’ai dit que je ne vais pas payer. Parce que le SIAO et la mairie ce n’est pas la même chose. Moi je ne suis pas venu pour le salon. Mais plutôt pour la mairie parce que je dois récupérer les actes de naissances de mes enfants que j’ai déposés le matin » Mais à peine que cet homme ait démarré sa voiture partir, un autre arrive. Lui c’est un taximan. Quelques instants après, la situation dégénère entre eux. « Faut partir » avons-nous entendu de la part du parker. Nul ne gare ici, s’il ne veut payer le parking semble-t-il dire. En effet, le taximan n’a pas voulu payer. Le taximan qui ne va loin, s’arrête à quelques mètres mais toujours dans le périmètre du parking. Ainsi monte le ton de Georges «Faut rentrer dans le 6 mètres. Ici, tu ne peux pas garer ». On s’approche alors du parker qui explique le nœud de la dispute. « Il dit qu’il est là pour attendre quelqu’un, ce qui veut dire qu’il ne va payer » Avant d’ajouté l’air contrarié, «On ne peut pas rester ici pour attendre quelqu’un. Il  n’a qu’à aller garer ailleurs.» Malgré ces difficultés, Georges confie avoir entre 25.000f et 30.000f par jour.

Les affaires ne se font pas que seulement au niveau des parkings. A l’intérieur du salon certains visiteurs ont été également surpris de constater une hausse sur des produits qu’ils consomment d’ordinaires. En témoignent c’est propos de deux jeunes élèves : «Elle vend ça à 50f alors que c’est 25f. Elle a majoré». Ils venaient d’acheter en effet de l’eau fraiche pour tromper leur soif. Pour vérifier les propos, nous sommes rendus à ses cotés en tant que consommateur. «On veut un sachet d’eau pour 25f » lui avons dit en lui tenant une pièce de 50f. Sa réponse ? « L’eau c’est 50f le sachet » a-t-elle dit. Dans la logique de vente d’eau, le petit bidon de l’eau laf…qui se vend à 250f a connu une hausse de 50f soit 300f  ce bidon. Difficile d’en vouloir à ces personnes. Dans la mesure où il s’agit des opportunités d’affaires comme le disent les économistes. C’est aussi là, peut-être, le sens du thème qui combine artisanat et émergence économique.

Basidou KINDA

 

Encadré

S’il y a quelque chose que les visiteurs reprochent aux organisateurs de cette édition, c’est certainement les insuffisances en communication. Au niveau des guichets pour tickets, on peut lire l’information suivante : « Les tickets de 500f n’ont pas droit  d’accès aux pavillons climatisés » Cependant, il n’y a nulle part une information qui dit à combien vaut le droit d’accès à ces pavillons de privilège.  Il fallait donc se renseigner. Ce qui a constitué de vives discussions allant des critiques devant les guichets le mardi 30 octobre 2012 sous l’impuissance des distributeurs des tickets.  Pour les visiteurs, il s’agit des éléments que la commission en charge doit prendre en compte pour les prochaines éditions.


03/11/2012
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