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18/03/2014
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Blaise Compaoré: Le disciple de Machiavel ?

Voeux des militaires nouvel an 2013 au président Compaoré

 

 

 

Luc Adolphe Tiao a dévoilé son gouvernement le 2 janvier dernier. Blaise Compaoré est toujours ministre de la défense nationale et des anciens combattants. Serait-ce la conduite du prince pour maîtriser ses sujets ?


Lors de sa conférence de presse du 10 janvier 2013 une question a été posée au premier ministre relative au ministère de la défense nationale qu’occupe toujours Blaise Compaoré. « Serait-ce par manque d’autres compétences pour gérer ce poste ou le signe que la paix est toujours fragile dans la maison ? » On peut ainsi résumer la question en ces termes. Mais le premier ministre Luc Adolphe Tiao n’a pas trouvé mieux à dire que « …Ça n’entrave pas le bon fonctionnement du gouvernement (…) Nous pensons qu’il a beaucoup apporté. Depuis qu’il a pris ce ministère, il y a eu beaucoup d’innovations» Tout cela est bien dit. Mais quand on sait le contexte qui a amené le président du Faso à s’approprier ce ministère, en analysant bien, on voit les choses au-delà de cette phraséologie du premier ministre. Il suffit d’être attentif  à la réflexion de Nicolas Machiavel pour mieux comprendre. « Quand il habite le pays, (…) le prince voit les désordres à leur naissance  et peut les réprimer sur-le-champ. S’il en est éloigné, il ne les  connaît que lorsqu’ils sont déjà grands, et qu’il ne lui est plus possible d’y remédier » On peut donc dire que c’est parce que Blaise Compaoré ‘’n’habitait’’ pas le ministère de la défense qu’il n’a pas vu venir les choses en 2011 au point de « fuir son palais », selon certaines langues, quand la grande muette jusqu’au rang de sa propre garde s’est rebellée. Dans le feu de l’action, Blaise Compaoré a rencontré toutes les couches de la société. Quand il a rencontré  les militaires, l’un d’eux a fait savoir que « le fait qu’il a pu voir le président c’est fini» exprimant ainsi son contentement. En la matière Machiavel nous dit : « (D’ailleurs), sa présence (du prince) empêche ses officiers de dévorer la province ; et, en tout cas, c’est une satisfaction pour les habitants (ici les soldats) d’avoir pour ainsi dire sous la main leur recours au prince lui-même » Il faut dire que dans le cas actuel, les soldats doivent passer par des intermédiaires pour atteindre leur ministre de tutelle. Mais le fait de croire déjà que c’est le président himself qui est leur ministre, c’est déjà un sentiment de satisfaction qui anime leurs âmes. Nous en prenons pour témoin leur cérémonie de vœux de nouvel an 2013 à Blaise Compaoré. Aujourd’hui, c’est donc tout à fait normal que le président du Faso s’intéresse toujours au poste de ministre de  la défense en plus de son titre de chef suprême des armées et d’apporter « beaucoup d’innovations » comme l’a dit le premier ministre Tiao. Il est pour ainsi dire dans une position de voir par où venir le tremblement de son ‘’royaume’’ Car, comme l’a dit toujours Machiavel, « lorsqu’on prévoit le mal de loin, (…) on le guérit bientôt ; mais lorsque par défaut de lumière, on n’a su le voir que lorsqu’il frappe tous les yeux, la cure se trouve impossible »   

BK         


31/01/2013
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Chefferie coutumière: Le Mogho Naaba et l’anachronisme des mythes

Les chefs coutumiers sont les garants de la tradition. Incarnation des valeurs ancestrales, ils sont les derniers recours dans la chaîne de résolution des conflits. La parole du chef est sacrée dit-on, d’où son infaillibilité. Celle-ci se délivre généralement suivant une procédure garante de l’infaillibilité du chef. Mais aujourd’hui, les choses ne sont plus ce qu’elles étaient. Le cas du Mogho l’atteste bien. 

 


Au Burkina Faso, il est plus facile de voir le Mogho Naaba que le président Blaise Compaoré. Au Ghana par contre, il est plus difficile de voir le chef coutumier que le président. La dernière exposition publique du Mogho Naaba remonte au 18 janvier 2013 à l’occasion de la rentrée télévisuelle dont il a été le parrain. Ce n’est pas en soi un mal mais c’est un mythe qui s’en va avec ses sorties de plus en plus fréquentes dans l’espace public. On l’a vu pendant les mutineries de 2011où à partir du palais présidentiel de Kosyam il invitait les différents acteurs à la retenue.  Une sortie sans succès puisqu’il  a fallu mater les militaires. De la même manière, le Mogho naaba est intervenu dans le cadre de la lutte contre les mutilations génitales féminines. En sa qualité de leader d’opinion, on s’attendait à ce que son intervention change la donne radicalement. Là encore, les choses ne sont pas aussi simples, puisque la pratique se poursuit en particulier sur le plateau mossi. Idem en ce qui concerne la campagne conte contre l’exclusion sociale des femmes où les résultats, là encore restent très modestes. En 2009, il s’était joint à la commission épiscopale « justice et paix » pour demander la fin de ces pratiques. « Le monde évolue et en tant que gardien des valeurs ancestrales, nous ne saurons encourager de telles pratiques » avait-il déclaré aux autres chefs coutumiers et aux populations en mars 2010 à l’occasion de la marche contre l’exclusion sociale et les violences faites aux femmes. Mais force est de constater que ces pratiques demeurent toujours. En se jetant à l’eau, le Mogho naaba fait sans doute œuvre utile mais cela n’est pas sans conséquence sur l’image que l’on se fait de lui et les risques de perte de crédibilité. On peut se demander quel intérêt  pour le Mogho naaba de s’exposer comme dans le cas de la cérémonie de remise officielle du prix Miss étalon ? Disons que, quand un gardien de la sagesse s’expose publiquement dans des événements mondains, il finit par être considéré comme un politicien par l’opinion publique  et son crédit de confiance ne pourra que baisser.  

Autre exemple. , c’est le fait que le souverain s’exprime sans intermédiaire. En la  matière pourtant, Amadou Kourouma a prévenu : « En Afrique un chef parle par l’intermédiaire de son griot. S’il se trompe, il peut revenir en arrière en faisant comprendre que c’est le griot qui s’est trompé. »  C’est pourquoi on dit qu’un «  chef ne se trompe pas ». S’il  lui arrive de se tromper, il peut toujours l’imputer au griot. Alors que si le chef s’exprime sans intermédiaire, il ne peut plus revenir sur ses paroles.


28/01/2013
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La méthode Tiao: Promettre, il en restera toujours quelque chose!

Après la formation de son nouveau gouvernement, Luc Tiao s'est soumis à l'exercice de la conférence de presse. Une situation délicate, tant les prouesses non tenues, enchaînent le prévenant LAT.

 

 

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Les journalistes pouvaient-ils ne pas commencer par la question de la liste des corrompues? Non évidemment. Luc Tiao lui par contre ne cesse de varier sur ses réponses. Maintenant, il accuse les burkinabe "de vouloir" du sang. Il ne veut pas donc faire droit à ce qu'il appelle "une caprice des burkinabe, qui sont morbides". C'est donc entendu. Il ne faut plus rien demander à Luc sur cette question. Or c'est lui-même, sans que personne ne le lui demande, qui avait promis qu'il allait scalper les ""vampires" de notre économie.

Il ne veut plus, non plus, qu'on lui parle encore de Guiro: " je n'ai plus rien à dire dans cette affaire Guiro. Nous avons fait ce que nous pouvions". Don't act.  En outre, il dit ignorer les conditions procédurales de la candidature de Guiro pour les municipales de 2012. « J'ai découvert l'affaire Guiro comme tout le monde dans la presse » Il n'y a d'ailleurs pas trouvé d'inconvénient. « Dans la mesure où Ousmane Guiro était en liberté provisoire et n'ayant pas été condamné, il avait la possibilité de se présenter aux municipales, si l'on reste dans le "droit strict" »

En politique, vraisemblablement, les promesses sont les choses les plus faciles à faire. Alors, au gouvernement dit de "combat" qu'il vient de former, il a assigné une longue liste de choses à faire, peut-être pas forcément à réussir. La méthode serait "celle de l'eau qui dort". On ne devrait voir que les résultats et non les actions. Ça promet donc. Pour réclamer des comptes, il faut d'abord voir l'action. Avec Luc 3, on ne verra que les résultats: « Nous travaillons en silence et les choses avancent ». Pour l'instant il faut bien écarquiller les yeux pour voir les choses qui avancent. Au niveau de la santé, comment sauver Yalgado? Le SYNTSHA vient de sortir d'une grève particulièrement éprouvante pour les malades. Que va faire Tiao? Il faut attendre les résultats du travail silencieux. Les habitants de la Tapoa sont donc prévenus. L'appareil de radiologie, devrait leur parvenir en silence. Luc avait donné un délai, mais c'était Luc2. Luc3 n'y est plus tenu. En effet, le 4 janvier 2012, il avait promis, dans un délai d’un mois, un appareil de radiologie au centre médical avec antenne chirurgicale (CMA) de Diapaga pour soulager les populations qui sont obligées de parcourir 240 km pour se rendre à Fada en cas d’urgence.  

Luc Tiao et son gouvernement auront à prendre sans délai une décision douloureuse en ce qui concerne l'université. Parce que pour normaliser les choses dans nos universités, il faut beaucoup d'argent.  Luc a parlé de plus de 1900 milliards de francs CFA (plus que ce qui est prévu dans le budget national estimé à 193 milliards FCFA) pour sortir les universités publiques de la léthargie actuelle. On le sait, l’Université de Ouagadougou rime désormais avec désordre.

Quelle solution? A écouter le premier ministre cela est une évidence : « nous allons prendre une décision définitive à la fin de ce mois (janvier). Une thérapie choc… J’espère que si nous fermons l’université vous allez nous soutenir ».

Volet logement, le premier ministre va devoir batailler fort contre des bailleurs véreux qui ne sont jamais en règle de leurs impôts mais qui ne tardent pas à augmenter les prix des loyers selon leurs humeurs. A ce sujet, il a promis une règlementation « très bientôt » qui va fixer les prix des logements. Mais dormir sur la natte d’autrui, c’est dormir à même le sol dit-on. Avoir un ‘’chez soi’’ semble être la solution efficace. Luc Tiao a donc promis des états généraux « très prochainement » sur le lotissement.

En plus de ces fronts ouverts, il faut inclure les promesses tenues pendants les élections couplées de décembre 2012. Quand le premier ministre peut aller dire aux ‘’parents’’ de son ministre Bertin Ouédraogo que «c’est un bon ministre, il travaille bien » pour avoir leurs voix, courber l’échine devient une nécessité pour honorer son image. Ce gouvernement est donc dans l’obligation d’être combatif.


28/01/2013
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Concours d’entrée à la Douane: Soungalo et Bebemba ‘‘piétinent’’ une décision judiciaire !

De jeunes fonctionnaires de l’Etat burkinabè ont vu leur admission en 2009 au concours de la douane annulée. Ils ont contesté la décision et ont intenté un recours en justice qui leur a donné raison à deux reprises. Mais le ministère en charge de la fonction publique n’a pas exécuté la décision judiciaire prétextant des difficultés.

 

 

 

Soungalo Ouattara lors des dépôts de dossiers concours fonction publique 2012

 

 

 

Serait-ce une provocation ? Des fonctionnaires de l’Etat burkinabè qui demandent à intégrer l’école de la douane. « La provocation est une façon de remettre la réalité sur ses pieds. » a dit  Bertolt Brecht. La réalité ici, c’est la non application d’une décision de justice par l’administration. Ces fonctionnaires, au nombre de sept (7) ont estimé en 2009 qu’un préjudice leur a été causé par l’administration publique du fait de l’annulation de leur admission aux concours directs de la douane. Cela au motif que ces derniers sont« déjà en formation  dans une école de formation professionnelle »

En 2009, les plaignants étaient admis à plus d’un concours de la fonction publique dont la douane. Mais la proclamation des résultats définitifs de ce concours a connu du retard. Ils ont donc jugé bon d’aller suivre les cours au niveau des autres écoles (ENAREF et ENAM) où les choses sont claires en attendant les résultats définitifs de la douane. Il s’agissait pour eux de protéger leurs arrières au cas où ça n’aurait pas marché  à la douane. Le  19 janvier 2009 soit plus de trois (3) mois après les résultats des autres concours ils sont admis à la douane par « le communiqué n°09-076 et 09-075 du 19 janvier 2009 du ministre de la fonction publique et de réforme de l’Etat » aujourd’hui  Ministre de la Fonction publique, du Travail et de la sécurité sociale. C’est alors que nous sommes partis à l’école de la douane » Alors que nous étions en formation à l’école nationale des douanes, poursuivent-ils, notification nous a été faite « des décisions n°09-126 du12 févier 2009 » du même ministre, annulant nos résultats d’admission au concours de la douane, motif pris de ce que nous étions déjà en formation dans d’autres écoles.

Le recours devant les tribunaux

Les jeunes élèves-fonctionnaires, à l’époque, ont estimé que le retard ne leur était « aucunement imputable » et ne pouvant de ce fait leur « être opposable ». Ils ont donc saisi le Tribunal administratif de Ouagadougou en 2009. Cette juridiction par « jugement n°118 en date du 31 décembre 2009, annula les décisions sus citées. » Cette décision du Tribunal administratif n’a pas été du goût de l’agent judiciaire du trésor qui a interjeté appel un (1) mois plus tard. La Chambre du contentieux du Conseil d’Etat a statué sur cet appel et  en dernier ressort par « arrêt n°36/2012 en date du 14 février 2012 a confirmé le jugement du 31 décembre 2009. » Le lendemain (15 février 2012) le conseil des requérants, Me Maliki Derra, adresse une correspondance au Ministre Soungalo Ouattara. La lettre demandait au ministre de mettre en exécution les décisions des deux institutions judiciaires c'est-à-dire la réintégration des ‘’admis’’ à l’Ecole nationale des douanes. Mais la requête est restée sans suite favorable. Le 19 avril 2012, le Conseil d’Etat va dans le même sens que le conseil des plaignants : « L’Etat du Burkina Faso mande et ordonne à Monsieur le Ministre de la Fonction publique, du Travail et de la sécurité sociale, représenté par l’agent judiciaire du Trésor, en ce qui le concerne, et à tous les mandataires à ce requis en ce qui concerne les voies de droit commun contre les parties privées, de pourvoir à l’exécution de la présente décision » Il a fallu attendre le 3 mai 2012 pour voir enfin la réaction du Ministre à la requête de Me Derra. Dans sa correspondance, le ministre Ouattara se dit favorable à la  décision du Tribunal administratif mais a déploré l’absence de la copie de celle du Conseil d’Etat confirmant la décision précédente. « (…) je prends acte du jugement n°118 du 31/12/2009 du tribunal administratif de Ouagadougou et vous informe que les dispositions seront prises pour faire droit aux intéressés. Cependant, l’absence de la copie de l’arrêt n°36/2012 du 14/2/2012 du Conseil d’Etat confirmant le jugement du Tribunal administratif constitue un obstacle au traitement diligent du dossier ». Pourtant, la copie dont il est question a été jointe à la requête de Me Derra du 23 avril 2012.

Les raisons du ministre Ouattara

Si les choses avaient suivi, les plaignants auraient du intégrer l’Ecole des douanes au titre de l’année 2012-2013. Maintenant  que Soungalo Ouattara n’est plus à la tête du ministère de la Fonction publique, cette absence pourrait entraîner un retard dans l’exécution la décision judiciaire  préjudiciable aux plaignants. En effet, dans une lettre confidentielle (lettre n° 2012-204/MFPTSS/SG/DGFP/DEL du 20/9/2012) lue par l’agent judiciaire du trésor le ministre Soungalo Ouattara prétextait le changement de corps et les numéros matricules des plaignants comme obstacles techniques à l’exécution de la décision judiciaire. Les intéressés  ont déjà été formés par d’autres écoles professionnelles de l’Etat et pour son compte et  il se trouve qu’il n’y a plus de recrutement de préposés des douanes. En effet, parmi les plaignants il y a 4 préposés de douanes et 3 inspecteurs.   Aujourd’hui que le ministre Soungalo n’est plus là, son collègue des Finances qui assure la tutelle administrative et technique des Douanes fera t-il diligence ? En tout cas les choses paraissent compliquées si l’on en juge par une source au ministère de la Fonction publique qui fait valoir que les numéros matricules étant déjà attribués au compte de l’Etat et dans la même logique les salaires, il sera difficile de revenir en arrière.

 

 

 

Encadré

 

A quand l’effectivité du droit dans l’administration publique ?

Dans cette situation, il faut voir l’effectivité du droit dans l’administration publique burkinabè. L’application de la loi souffre dans l’administration. En droit administratif, lorsque l’administration commet une faute elle doit l’assumer. Nous sommes dans ce cas ci. Chaque année le ministère de la fonction publique évalue entre 150.000 et 200.000 candidats pour environ 500.000 candidatures. Cela est dû au fait que chaque postulant dépose au moins deux (2) concours. Dans cette perspective, des candidats sont admis dans plus d’un concours. Ce qui revient à faire un choix avant le début des cours pour ainsi donner une chance à ceux qui sont sur les différentes listes d’attentes. Le ministère est bien conscient de cette réalité. Si toutefois il vient à ne pas respecter cette réalité il va s’en dire que cela va causer du tort à certaines personnes. Au Burkina Faso, on sait comment les jeunes souffrent pour s’ouvrir une porte à la vie professionnelle. On ne peut donc pas, parce qu’on est admissible dans un concours prendre le risque d’attendre les résultats définitifs alors qu’on est déjà admis dans à un autre. « On n’échange pas son présent contre un crédit » dit-on. Et c’est bien cela que les jeunes ont craint. Etant maintenant admis, à notre humble avis, on doit leur laisser l’embarras du choix. La faute ici incombe à l’administration et comme l’a dit les juridictions compétentes, l’administration publique doit faire droit aux intéressés. Mais, nous sommes dans un pays, où vous pouvez avoir mille fois raisons devant l’administration sans jamais avoir gain de cause. Cela nous rappelle l’affaire du village artisanal de Ouagadougou  (VAO) où l’Etat est « tombé » sur  les artisans malgré deux décisions successives de la justice en leur faveur. Il est donc loin pour nous de prendre une position pour le cas présent. Mais, il s’agit d’interpeller l’administration d’assumer ses responsabilités. Personne ne peut en effet savoir combien d’administrés ont subi un préjudice par l’action de l’administration publique. Soungalo Ouattara est aujourd’hui président de l’Assemblée Nationale. Peut-il contribuer à l’application effective de la loi dans l’administration publique ? Rien n’est sûr.



14/01/2013
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Cérémonie d’au revoir de Simon Compaoré: La bourde du Larlé Naaba

Le 3 janvier 2013. C’est la date que Simon Compaoré a choisi pour dire adieu aux populations de Ouagadougou en tant que maire sortant de la ville. La cérémonie a mobilisé une marée humaine dont des frères politiques de Simon Compaoré sur la place de la Nation. Cet espace est symbolique pour le bourgmestre. C’est en effet, sur le même lieu qu’ils ont fait son ‘’intronisation’’ (le mot est de Me Titinga à la cérémonie) en 1995. « C’est en ces mêmes lieux, qu’en avril 1995, je recevais officiellement l’écharpe étoilée des mains de monsieur Emile Ilboudo alors Haut-commissaire de la province du Kadiogo (…) en qualité de maire de la commune de Ouagadougou »

 

Le Larlé Naaba

 

Des interventions, il y’en a eu au cours de cette cérémonie. Celle du Larlhé Naaba, restera, sans doute dans les mémoires et pour cause. Prenant la parole au nom de la famille des coutumiers, l’homme a commis une bourde, en s'adressant « au camarade » Assimi Kouanda. «Excellence ministre d’Etat Assimi ‘’Compaoré’’ » Cette maladresse de Victor Tiendrébéogo -nom à l’état civil du Larlhé Naaba- a soulevé une clameur dans l'assistance, surtout, dans la foule des commerçants venus soutenir leur ‘’pote’’ Simon. Il faut croire qu’Assimi Kouanda s'est senti gêné, aux entournures. Cette "Compaorisation" vient rappeler, le statut de marionnette, dont certaines mauvaises langues l’affublent. Vous confondre à une autre personne peut témoigner d’une inattention à votre égard. Si « l’erreur est commune à tout le monde  » pour citer Sophocle, en politique c’est un défaut exponentiel qui peut susciter beaucoup de questionnement. Assimi Kouanda, il faut le dire, est le pilote du congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) depuis mars 2012 à la grande surprise de nombre d'observateurs. Notre confrère Jeune Afrique disait à propos : « Cet homme de l'ombre a été préféré aux traditionnels poids lourds du parti présidentiel». Ces derniers ont été, en effet, relégués au rang de conseillers  politiques. Frustration !? Le 2 janvier 2013, c’est encore la surprise du chef. Assimi Kouanda est nommé ministre d’Etat. Ce qui veut dire qu’il n’a pas à ‘’serrer les fesses’’ devant le premier ministre Tiao. Certainement que le Larlhé Naaba, comme nombre de gourous du CDP frustrés, n’avait pas rêvé d’entendre un nom à consonance ‘’Kouanda’’ à ce poste au point de l’oublier, de surcroit publiquement. « Un faux pas, une syllabe achoppée révèlent la pensée d'un homme. » disait Louis Aragon


10/01/2013
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Message de nouvel an: De quelle éducation parle Blaise Compaore?

Comme à l’accoutumé, Blaise Compaoré a présenté ses vœux de nouvel an au peuple burkinabè. Annonçant ces ‘’grands chantiers’’ comme le disent certains, le président du Faso n’a pas occulté le volet éducation. En la matière, il a salué un certain nombre de réalisations. Mais à danser avant la musique on court le risque de se planter dit-on.

 

 

 

« La consolidation du capital humain reste un déterminant de l’émergence. Aussi, le Gouvernement poursuivra-t-il le vaste chantier de densification de l’offre d’éducation, de formation professionnelle et de santé. En ce sens, il convient de saluer l’évolution remarquable dans l’implantation des universités de Dédougou, de Fada N’Gourma, de Ouahigouya, et l’ouverture de nouveaux établissements ( ).» Il s’agit là de l’extrait qui nous a le plus marqué a l'occasion des Vœux de Blaise Compaoré du nouvel an 2013. Qui plus que lui pour savoir que pour atteindre l’émergence il faut résoudre les problèmes de l’éducation?  Personne, incontestablement! Mais la réalité est là devant nous. Les universités publiques et l’éducation dans son ensemble sont en proies à des crises diverses. L’Université de Ouagadougou, moins de 40 ans d'âge, mais déjà des problèmes d’infrastructures se posent avec acuité au point que des Professeurs en sont venus aux mains pour des problèmes de salles de cours. C’était en mai 2012. N’est-ce pas une honte dans un pays où le président est « élevé à la dignité de Grand Croix de l’Ordre International des Palmes Académiques du CAMES (OIPA/CAMES) » ? La plus haute distinction de cette institution. Mais quand on veut se plaindre, celui qui est censé modérer le débat public vous taxe de ‘’Jaloux’’ Jusqu’à présent les amphis que le président du Faso, « dans sa magnanimité  a bien voulu offrir » (les propos sont du ministre Moussa Ouattara)  aux universités publiques restent une promesse chimérique. A l’Université Ouaga 2, les étudiants ont pris la place des objets d’arts au SIAO pour manque de salles pour les contenir. Le site de cette Université à Gonsé, à une vingtaine  de km de Ouagadougou, dont la construction est lancée depuis 2008 reste une cabane des araignées. A l’Université Polytechnique de Bobo, selon le bimensuel Eveil Education, les salles de la RTB2 et un magasin de la Chambre de commerce de Bobo vont  servir de local pour les étudiants des 1res années 2012-2013 de  SJP et SEG en attendant la finition des amphis du campus. A l’Université de Koudougou, la grande majorité des étudiants prend les cours à la SAP, la société qui fabriquait les pneus.  Les  locaux de cette manufacture ont donc été transformés en salle de cours. Des infrastructures inadaptées. Quand il fait chaud, les salles sont des fours et quand il pleut, elles se transforment en piscine. Autant de problèmes qui attendent des solutions concrètes. Il faut craindre que tout ce que le président Compaoré a salué dans son message soit dépassé en un laps de temps, car ici au Faso on ne voit pas plus loin que le bout de son nez. Et ce sera bonjour les cycles infernaux des problèmes qui vont conduire l’éducation burkinabè au panthéon de la médiocrité.

Basidou KINDA



10/01/2013
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Où sont les intellectuels ?

Aujourd’hui l’Afrique a mal à ses intellectuels. Ceux qui sont censés éclairer les autres des ténèbres ont jeté leur responsabilité pour satisfaire leurs intérêts égoïstes. A ce titre nous vous proposons cet éditorial de Béchir Ben Yahmed

 

 

Dans ce numéro de Jeune Afrique, nous attirons l’attention sur la situation des réfugiés : un million d’Africains déplacés de leur pays, les uns par l’indépendance, les autres par le colonialisme. Mais en Afrique, il n’y a pas que ces aliénés là ; il y a les intellectuels. Sur le plan matériel, les intellectuels africains n’ont pas à se plaindre. Bien au contraire. Quelques centaines sont en prison ou mis à l’écart de la vie publique. Quelques centaines sont exilées et ont trouvés leur voie dans la diplomatie, les organisations internationales ou l’entreprise privée étrangère. Quelques centaines ont choisi de ne pas rentrer dans leur pays à la fin de leurs études supérieures dans les universités européennes ou américaines. Mais la grande majorité, soit plusieurs dizaines de milliers, font carrière dans leurs pays. Ils occupent des postes clés, gagnent très bien leur vie, disposent d’un confort matériel et de possibilités exceptionnelles. Dans des pays pauvres, sous-développés et où le revenu moyen annuel est de l’ordre de 100 dollars par an, eux et eux seuls gagnent en moyennes dix mille dollars par an.

A ce prix, bon gré, ils ont renoncé à leur rôle d’intellectuels. Ils n’ont plus d’opinion sur la politique générale et le destin de leurs pays. Ou bien, s’ils en ont, ils se sont résignés à ne plus l’exprimer. Les régimes changent, le militaire succédant au civil ; les coups d’Etat éclatent et se renouvellent, les intellectuels approuvent à haute voix ou par le silence ; des dirigeants se dédisent, se contredisent, passent d’une voie à une autre. Les intellectuels sourient (peut-être), mais ne disent rien. Ici, on viole la constitution et les droits de la personne humaine ; là-bas, il y a une guerre civile et des massacres, ailleurs, il y a une agression. Nulle part, les intellectuels ne bougent. Poser des questions et s’en poser, remuer des idées et les défendre, contester, protester, dire « non » quand le « oui » n’est plus possible, démissionner lorsqu’il n’y a plus rien d’autre à faire… tout cela, est le lot - et la mission – des intellectuels depuis qu’il en existe, est devenu aussi étranger aux intellectuels africains que le soleil aux profondeurs de la mer.

Phénomène grave s’il en fut et qui permet à n’importe quel dirigeant de faire n’importe quoi et d’envisager n’importe quel retournement, à tout officier disposant de quelques hommes et quelques cartouches de s’emparer du pouvoir avec la certitude de ne se heurter à aucune opposition.

Domestiquer les intellectuels a été, pour les dirigeants politiques de l’Afrique, une préoccupation constante. Ils y ont trop bien réussi, et ceux d’entre eux qui ont été renversés sans que les intellectuels bougent, perçoivent aujourd’hui, en exil ou en prison, que c’était une erreur. Peut-on espérer de ceux qui sont encore au pouvoir qu’ils méditent cette erreur  et admettent avant qu’il ne soit trop tard, que la contestation est plus utile au pouvoir que la police ? Quant aux intellectuels eux-mêmes, nous savons bien qu’ils ne se sentent pas à l’aise dans leur peau ; que certains s’abrutissent dans le travail pour ne pas penser, que d’autres estiment que leur indifférence – ou le départ en exil – sont encore la mauvaise manière de rester fidèles à eux-mêmes. La moins mauvaise ; peut-être. Mais n’est-il pas temps de se ressaisir pour rechercher, individuellement et collectivement, la seule manière d’être intellectuel ?

 

Béchir Ben Yahmed, éditorial Jeune Afrique n°1967



29/12/2012
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Télévision Nationale: Luc ne serait-il pas content de son farot ?

 

 

 

Luc Adolphe Tiao, en 2e position au premier plan à partir de la droite

 

 

Le 25 décembre 2012, jour de Noel. Le bataillon laafi au Darfour (Soudan) a reçu la visite  d’un père Noel pas comme les autres. Il s’agit bien du premier ministre Tiao qui leur rendait visite. Mieux que le père Noel qui nous connaissons, celui-là, habillé en treillis militaire,  farotait sur nos braves militaires des liasses à la Douk Saga. En voyant ces images à la TNB au journal du 20h du 26 décembre 2012, je suis resté bouche bée. Mais je vous assure que le lendemain c'est-à-dire le 27 décembre, j’ai passé un bon moment à suivre la même édition du journal (présentée par Marguerite Douanio) sur le site en ligne de la RTB, la partie concernée n’y figurait plus. Luc Adolphe Tiao se serait-il fâché de se voir dans une situation compromettante de farot au point de donner des instructions pour qu’on enlève la partie ? Rien n’est moins sûr. En tout cas, il est inconcevable de voir une autorité de la trame de Tiao faire des gestes de ce genre dans une période de crise. Surtout que lui-même ne se soucie pas de dire que « les Burkinabè ne s’aiment pas », qu’ils « sont jaloux », il a intérêt a donné le bon exemple. Surtout quand il s’agit de « notre argent » (les différentes taxes versées au Trésor public). On ne va pas me dire que cette mission effectuée au Darfour est à ses propres frais !? Vouloir « manger le nom » c’est souvent irritant. Des jeunes sont là en train de côtoyer le chômage, ceux qui ont la chance d’avoir un concours de la fonction publique tire le diable par la queue pour terminer les fins de mois. Voir son premier ministre « s’exhiber » de la sorte c’est frustrant. Du 19 au 21 décembre dernier, au palais de Sports de Ouaga 2000, c’est le même qui présidait les assisses nationales sur la corruption. Comment vouloir que le Burkinabè moyen ne tombe pas dans ce fléau s’il vous voit en train de s’amuser avec « son argent » ? Mon PM, il faut savoir raison garder. 


28/12/2012
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Luc Adolphe Tiao a “yoyi”

 

beaucoup de paroles moins d'actes 

 

 

Le premier ministre Tiao a donné sa démission au Président du Faso ce jour 27 décembre 2012. Du son passage à la tête du gouvernement, il n’a rien pu faire en ce qui concerne l’éducation. Il est venu trouver les universités publiques en l’occurrence celle de Ouagadougou dans une crise, il est reparti de la même manière. Il avait promis de passer à l’Université de Ouagadougou même si les étudiants vont lui couper la tête. Des propos qu’il a tenus lors de la conférence de presse le 24 avril 2012 marquant son 1er anniversaire à la tête du gouvernement. Bien avant cela, il avait été annoncé maintes fois d’y passer mais que dalle. A la place de sa propre personne, il a mandaté son ministre de l’enseignement supérieur, Moussa Ouattara, le 22 mai 2012. Une visite qui a été marquée par une kyrielle de promesses dont la construction de sept (7) pavillons de 2 500 places par le gouvernement à hauteur de huit (8) milliards de francs CFA.  Les universités de Ouagadougou et de Ouaga II devaient bénéficier chacune  de deux (2) pavillons, l’Université polytechnique de Bobo en bénéficiera elle aussi deux (2) et  l’Université de Koudougou un (1). Des mois après et jusqu’au jour où il a présenté sa lettre de démission au Président du Faso, l’horizon de toutes les promesses reste sombre et les difficultés se posent toujours avec acuité dans les universités publiques du Burkina. L’Université de Koudougou a finit par succombé sous le poids de ces arias. A l’heure où actuelle, les nouveaux bacheliers ne savent quand ils vont entamer leur année universitaire 2012-2013. Ceux de 2011-2012 n’ayant pas encore fini, soient les cours et/ou les évaluations.  Nos dirigeants comprendront que le mot ‘’éducation’’ est très complexe à cerner dans leur entendement simpliste.

 

 

 

 

 

 


28/12/2012
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