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Blaise Compaoré: Le disciple de Machiavel ?

Voeux des militaires nouvel an 2013 au président Compaoré

 

 

 

Luc Adolphe Tiao a dévoilé son gouvernement le 2 janvier dernier. Blaise Compaoré est toujours ministre de la défense nationale et des anciens combattants. Serait-ce la conduite du prince pour maîtriser ses sujets ?


Lors de sa conférence de presse du 10 janvier 2013 une question a été posée au premier ministre relative au ministère de la défense nationale qu’occupe toujours Blaise Compaoré. « Serait-ce par manque d’autres compétences pour gérer ce poste ou le signe que la paix est toujours fragile dans la maison ? » On peut ainsi résumer la question en ces termes. Mais le premier ministre Luc Adolphe Tiao n’a pas trouvé mieux à dire que « …Ça n’entrave pas le bon fonctionnement du gouvernement (…) Nous pensons qu’il a beaucoup apporté. Depuis qu’il a pris ce ministère, il y a eu beaucoup d’innovations» Tout cela est bien dit. Mais quand on sait le contexte qui a amené le président du Faso à s’approprier ce ministère, en analysant bien, on voit les choses au-delà de cette phraséologie du premier ministre. Il suffit d’être attentif  à la réflexion de Nicolas Machiavel pour mieux comprendre. « Quand il habite le pays, (…) le prince voit les désordres à leur naissance  et peut les réprimer sur-le-champ. S’il en est éloigné, il ne les  connaît que lorsqu’ils sont déjà grands, et qu’il ne lui est plus possible d’y remédier » On peut donc dire que c’est parce que Blaise Compaoré ‘’n’habitait’’ pas le ministère de la défense qu’il n’a pas vu venir les choses en 2011 au point de « fuir son palais », selon certaines langues, quand la grande muette jusqu’au rang de sa propre garde s’est rebellée. Dans le feu de l’action, Blaise Compaoré a rencontré toutes les couches de la société. Quand il a rencontré  les militaires, l’un d’eux a fait savoir que « le fait qu’il a pu voir le président c’est fini» exprimant ainsi son contentement. En la matière Machiavel nous dit : « (D’ailleurs), sa présence (du prince) empêche ses officiers de dévorer la province ; et, en tout cas, c’est une satisfaction pour les habitants (ici les soldats) d’avoir pour ainsi dire sous la main leur recours au prince lui-même » Il faut dire que dans le cas actuel, les soldats doivent passer par des intermédiaires pour atteindre leur ministre de tutelle. Mais le fait de croire déjà que c’est le président himself qui est leur ministre, c’est déjà un sentiment de satisfaction qui anime leurs âmes. Nous en prenons pour témoin leur cérémonie de vœux de nouvel an 2013 à Blaise Compaoré. Aujourd’hui, c’est donc tout à fait normal que le président du Faso s’intéresse toujours au poste de ministre de  la défense en plus de son titre de chef suprême des armées et d’apporter « beaucoup d’innovations » comme l’a dit le premier ministre Tiao. Il est pour ainsi dire dans une position de voir par où venir le tremblement de son ‘’royaume’’ Car, comme l’a dit toujours Machiavel, « lorsqu’on prévoit le mal de loin, (…) on le guérit bientôt ; mais lorsque par défaut de lumière, on n’a su le voir que lorsqu’il frappe tous les yeux, la cure se trouve impossible »   

BK         



31/01/2013
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